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L'histoire des airships passe inévitablement par l'examen de celle de la conquête de l'air et des dirigeables.
Les constructeurs de ballons libres rêvent très tôt de les doter de moyens propres de déplacement par rapport à l'air. Dès 1784, 2 ballons français sont équipés de rames et d'un gouvernail, qui s'avèrent inefficaces. Il faut attendre la mise au point des hélices aériennes et des machines à vapeur légères pour assister aux premières réelles évolutions d'aérostats particuliers, à forme profilée en fuseau, aussitôt appelés ballons dirigeables, puis dirigeables. En 1852, le Français Henri Giffard fait un vol de démonstration à 7 km/h, entre Paris et Trappes. Il n'a pas de successeur immédiat et, en 1872, c'est un dirigeable français à hélices actionnées par la force musculaire de 7 personnes, qui atteint 8 km/h pendant une dizaine de minutes. En 1883, Albert et Gaston Tissandier, relient Auteuil à Croissy-sur-Seine à 14,4 km/h, à bord d'un dirigeable à moteur électrique et batterie. L'année suivante, Charles Renard et Arthur Krebs réalisent le premier circuit fermé avec atterrissage au point de décollage, montrant ainsi que les dirigeables électriques n'ont pas besoin d'un quelconque vent portant. Les ballons porteurs profilés de ces dirigeables sont tous constitués par une enveloppe souple gonflée à l'hydrogène.
Des premières histoires d'airships paraissent.
On peut citer Robur le Conquérant de Jules Vernes en 1886) (traduit Robur the Conquerant en 1887 ainsi que The Clipper of the Skies) :
À cette époque, depuis les expériences entreprises dans le dernier quart de ce dix-neuvième siècle, la question des ballons dirigeables n’était pas sans avoir fait quelques progrès (...)
Il y avait donc là de quoi encourager les adeptes qui croyaient à l’utilisation des ballons dirigeables. Et cependant, combien de bons esprits se refusaient à admettre cette utilisation !
(...) D’ailleurs, reprit Robur, avec vos ballons, si perfectionnés qu’ils soient, vous ne pourriez jamais obtenir une vitesse véritablement pratique. Vous mettriez dix ans à faire le tour du monde – ce qu’une machine volante pourra faire en huit jours ! "
(...) Le Go a head avait une forme allongée qui faciliterait son déplacement suivant l’horizontale. Sa nacelle, plate-forme à peu près semblable à celle du ballon des capitaines Krebs et Renard, emportait tout l’outillage nécessaire aux aérostiers, instruments de physique, câbles, ancres, guides-ropes, etc., de plus, les appareils, piles et accumulateurs qui constituaient sa puissance mécanique. Cette nacelle était munie, à l’avant, d’une hélice, et, à l’arrière, d’une hélice et d’un gouvernail. Mais probablement le rendement des machines du Go a head devait être très inférieur au rendement des appareils de l’Albatros.
Le français Spiess décrit et fait breveter, sans le réaliser, un modèle de dirigeable rigide : carcasse profilée en alliage léger, enveloppe externe tendue, donc indéformable sous l'effet du vent, n'ayant pas d'autre rôle qu'aérodynamique, sustentation assurée par des ballonnets indépendants.
Le 17 Novembre 1896, entre 18 h et 19 h, une lumière électrique propulsée par une force mystérieuse passe à basse altitude au-dessus de la ville de Sacramento (Californie), évitant habilement les hauteurs avant de disparaître. Elle est vue par des centaines de témoins. Certains décriront un objet énorme, en forme de cigare, fabriqué en aluminium et pourvu de grandes ailes. Personne ne met en doute l'origine terrestre de l'objet, certains affirmant même avoir entendu une voix s'écrier : On espère bien être à San Francisco demain midi.
Le 18 Novembre, un objet semblable à celui observé la veille, sombre, équipé d'un projecteur et de 4 grandes ailes qui semblaient actionnées par de l'air comprimé passe au-dessus de Oak Park et de Sacramento.
Le 20 Novembre dans la soirée, on observe dans le ciel de Oakland (Californie) une sorte de ballon avec un phare à l'avant, un projecteur mobile ventral et 2 paires d'ailes devant et derrière.
De prétendus inventeurs de l'engin ne tardent pas à en revendiquer la paternité. Cependant, plusieurs airships vont continuer à survoler la Californie jusqu'à la fin de l'année, ainsi que quelques lumières volantes.
Le 22 Novembre, un groupe de passagers d'un tramway d'Oakland (Californie) observe un cigare ailé projetant un brillant faisceau de lumière et capable de voler contre le vent.
Des phénomènes analogues, mettant en scène de mystérieux aéronefs, sont ensuite observés par des centaines de témoins au-dessus de 19 états du pays.
Le 26 Novembre, c'est le sommet de la vague d'observations.
Le 15 Décembre, c'est la dernière observation de cette première vague, au-dessus de San Francisco. En l'espace d'un bon mois, un ovni aura défrayé la chronique dans un pays industrialisé en générant quelques 220 témoignages.
En 1897, l'Autrichien David Schwartz essaie à Berlin un dirigeable à enveloppe rigide en tôles minces d'aluminium (0,2 mm d'épaisseur). Il , qui n'a pas de successeur mais fut le premier à utiliser un moteur à explosion.
Le 25 Janvier à 21 h 30 : Lundi dernier, à 21 h 30, on a vu la lumière faire des cercles pendant quelques minutes, puis descendre à environ 60 m du sol tout en poursuivant ses rotations à une vitesse incroyable... On guette son éventuelle réapparition [Omaha Daily Bee du 2 février 1897].
Le 1er Février : Plusieurs habitants de Hastings (Nebraska) ont dit avoir vu un aéronef ou quelque chose d'approchant, voguant dans les airs à l'Ouest de la ville. Il se tint d'abord immobile pendant une demi-heure, flottant dans l'air à environ 150 m du sol, avant de décrire des cercles ; il se dirigea vers le Nord sur environ 3 km, puis revint à son point de départ pour enfin disparaître. (...) A première vue, on aurait dit une grosse étoile, mais à y regarder de plus près, la lumière qui en émanait semblait bien artificielle. Il devait être éclairé par des dynamos électriques très puissantes ; la lumière qui s'en dégageait était extraordinaire [Omaha Daily Bee du 2 février 1897].
Le 4 Février à Inavale, à environ 60 km au Sud de Hastings, une douzaine de personnes qui reviennent de l'église sont survolées par un aéronef mystérieux de forme conique, d'une longueur évaluée à 10 m environ. 2 paires d'ailes dépassent des flancs de l'engin qui se termine par un gouvernail. Un projecteur est fixé à sa proue et on distingue 6 lumières plus petites. D'après les témoins, on peut entendre comme des voix et des rires venant du ciel.
A la fin du mois, les rapports d'observations d'aéronefs recommencent à fleurir, mais, cette fois, pour se concentrer sur le centre des Etats-Unis, entre le Texas et le Michigan.
Le 26 Mars, la nuit, Robert Hibbard, un fermier habitant à 22 km au nord de Sioux City (Iowa), observe un "navire" aérien mais aussi une ancre pendant au bout d'une corde attachée à l'engin qui l'attrape par ses vêtements et le traîne sur une distance de 6 ou 8 m avant de retomber à terre lorsque ses affaires se déchirent [FSR 66, 4].
Le 28 Mars à 22 h 30 à Omaha (Nebraska), la majorité de la population voit un objet arriver du Sud-Est. Il ressemble à une énorme source lumineuse, volant lentement vers le Nord-Ouest, à basse altitude. La foule se rassemble au coin d'une rue pour l'observer (185).
Le 1er Avril : Le mystérieux aéronef qu'on a pu voir dans le Kansas ces dernières semaines a été observé à nouveau la nuit dernière à Everest, Brown County, dans le Nord-Ouest de l'état... L'aéronef avait une trajectoire imprévisible. Au lieu de se déplacer en ligne droit, il allait vers le haut, vers le bas, tantôt vers la droite, tantôt vers la gauche, mais apparemment toujours d'une façon extrêmement contrôlée... Le vaisseau est arrivé du Nord en début de soirée, puis est reparti au petit matin. De nombreux habitants d'Everest vont passer la nuit dehors dans l'espoir qu'il reviendra et qu'ils pourront apercevoir à nouveau le mystérieux visiteur [Evening Times de Patucket, Rhode Island].
A Le Roy, Alexander Hamilton, riche cultivateur du Kansas, se lève en pleine nuit, ayant entendu ses bêtes faire du remue-ménage. Il aperçoit alors un engin de 100 m de long environ qui plane au-dessus de la ferme. Un câble tombe et entoure la tête d'une génisse qui beugle et tente désespérément de se libérer. Engin et génisse disparaissent rapidement dans le ciel. De nombreuses personnes, obligées d'accréditer ses dires, se portent garantes de son bon équilibre mental.
Le 10 Avril est observé un "navire" planant et jettant des "sondes" sur Newton (Iowa). En plusieurs endroits, cette chose merveilleuse fut observée par plusieurs personnes équipées de petites télescopes ou de jumelles (...). D'après ces personnes, le corps principal de l'objet volant nocturne doit avoir 20 m de longueur, il est de proportions agréable et semble être construit très fragilement. A ce corps est attaché un projecteur et d'autres lumières. Quelques observateurs affirment avoir vu, à peu de distance au-dessus de ce corps principal, comme des structures latérales ressemblant à des ailes ou à des voiles. Ces dernières devaient avoir 6 m de largeur [Chicago Chronicle].
Le 12 Avril à 20 h 30 : Fontanelle, Iowa. C'est à 20 h 30 que le navire aérien a été vu par la population toute entière. Il arrivait du sud-est, ne dépassait pas le faîte des arbres de plus de 60 m et se déplaçait très lentement, n'excédant pas 15 km/h. On pouvait voir très distinctement la machine, longue d'environ 20 m, et jusqu'aux vibrations des ailes. Il était muni des habituelles lumières de couleur, on entendait le bruit que faisait la machine, comme aussi des airs de musique qu'on aurait dit d'orchestre. On le salua au passage mais il prit la direction du nord en paraissant augmenter de vitesse, et disparut. On ne doute pas, à Fontanelle, qu'il s'agissait bien du réel engin, les plus hautes personnalités de la ville en témoignent [Navire Aérien Vu Dans l'Iowa, Chicago Chronicle du 13 avril 1897].
Le 13 Avril, de son bord parviennent parfois des rires et de la musique — comme s'il y avait eu un orchestre dans le ciel [Chicago Chronicle].
Le 15 Avril, un "aéronef" est aperçu au même moment dans plusieurs états.
Le 17 Avril, un aéronef a mis la région en ébullition... L'étranger qui en est l'occupant affirme qu'il a dû atterrir pour faire quelques réparations et qu'il va reprendre aujourd'hui son périple aérien... L'homme est armé d'un fusil pour empêcher les gens d'examiner la machine de trop près. Il affirme qu'il fait le tour du monde, mais qu'il a été forcé de se poser pour des réparations. Si les gens ne croient pas qu'il puisse voler, qu'ils patientent : ils auront droit à une démonstration gratuite ! [Evening Times de Paxtucket, Rhode Island].
Le 19 Avril, A. et W. Hamilton et leur fermier Gid alertés par un vacarme de bêtes voient un dirigeable descendant lentement au-dessus de mon troupeau à environ 40 perches (200 m) de la maison. L'objet a donc une forme de cigare, émêt des lumières rouges et vertes, et descend à 10 m, portant 6 des plus étranges créatures que j'ai jamais vues. Une génisse accrochée à un câble rouge s'élève lentement avec l'engin.
Le 20 Avril, à 18 h à Homan (Arkansas), observation du capitaine Hooton : Comme je marchais dans les broussailles, un bruit familier a attiré mon attention, un bruit exactement semblable à celui d'une pompe à air de locomotive. Je décidai d'aller en direction de ce son et, dans une clairière de 5 ou 6 acres, j'ai découvert l'objet qui faisait ce bruit. Ce n'est rien de dire que j'ai été étonné. Je me suis tout de suite rendu compte que c'était le fameux aéronef que tellement de gens avaient vu. (...) En y regardant de plus près, je me suis rendu compte que la quille était divisée en 2 parties qui se terminaient à l'avant comme le côté tranchant d'un couteau. En fait tout l'avant du vaisseau se terminait comme une lame de couteau tandis que les côtés se bombaient progressivement jusqu'au milieu pour ensuite s'amincir. Il y avait 3 grandes roues sur chacun des côtés, comprenant des pièces métalliques infléchies et disposées de telle façon qu'elles présentaient la partie concave de leur surface lorsqu'elles se déplaçaient vers l'avant (...). Je remarquai que, devant chaque roue et tout près, il y avait un tuyau de 2 pouces (environ 6 cm) qui commença à projeter de l'air comprimé sur les roues qui se mirent à tourner. Le vaisseau s'éleva peu à peu avec un bruit de sifflement. Les plans horizontaux jaillirent brusquement en avant, tournant leur arêtes aiguës vers le ciel, puis les plans de queue à l'arrière du navire commencèrent à s'orienter d'un côté, tandis que les roues se mettaient à tourner si vite qu'on ne voyait plus les pales. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, le vaisseau fut hors de vue. (...) Vous pouvez ajouter que la pompe a fonctionné tout le temps que j'ai été à côté du vaisseau, exactement comme la pompe à air d'une locomotive. Un point particulier dont je me souviens : ce que j'appellerai le chasse-corps (également appelé chasse-buffle, NdA) était aussi pointu qu'une aiguille. Sur le navire, il n'y avait, du moins je n'en ai pas vu, ni cloche ni corde de cloche comme il devrait y en avoir sur toute locomotive de l'air bien conçue [The Arkansas Gazette of Little Rock, Arkansas, du 22 avril 1897].
Le 21 avril, observation à Rockland. [Houston Daily Post du 22 avril 1897].
Le 22 Avril : Pour expliquer cette aéronef, il y a autant d'explications qu'il y a d'individus. Ceux qui ne l'ont pas observé pensent qu'il s'agit d'un canular, mais il faut bien dire que la personnalité des témoins ne permet pas de confirmer ce point de vue. Un certain nombre de personnes pensent que cet engin appartient à un gang de malfaiteurs qui se sont assurés la collaboration des scientifiques pour leurs méfaits. A l'aide du projecteur et des rayons X, ils inspectent l'intérieur des maisons et peuvent même voir ce que les coffres des banques contiennent (...). Une autre solution proposée est qu'il s'agirait d'une mission d'exploration venue d'une autre planète. Mais la plus plausible des théories est qu'il s'agit d'un génial inventeur qui à résole le problème de la navigation aérienne et qui mène à bien des essais en compagnie d'amis [Houston Post]
Le 26 Avril : Merkel, Texas. Des groupes revenant de l'église, hier soir, remarquèrent un objet lourd tiré par une corde qui y était attachée. Ils le suivirent jusqu'au moment où, traversant la voie ferrée, la corde se prit dans un rail. Levant la tête, ils virent ce qu'ils supposèrent être le navire aérien. Ils n'étaient pas assez près pour donner une idée de ses dimensions. On pouvait voir de la lumière à certains hublots ; il y en avait une très brillante à l'avant, qui rappelait le phare d'une locomotive. Après quelques 10 mn, on vit un homme glisser le long de la corde. Il parvint assez près pour qu'on puisse le voir clairement ; il portait un habit bleu de marin et était de petite taille. Il s'arrêta quand il vit des groupes près de l'ancre, coupa la corde sous lui et repartit dans la direction nord-est. L'ancre est maintenant exposée dans la boutique des forgerons Elliot et Miller et attire la curiosité de centaines de personnes [Houston Daily Post du 28 avril 1897].
Le 6 Mai, rencontre du shérif adjoint McLemore, de Hot Springs (Arkansas).
Le 15 Mai, fin de la cette vague de témoignages concernant les aéronefs.
Le 14 Août : Avez-vous vu la lumière dans le ciel ? Si tel n'est pas le cas, vous n'êtes pas à la mode. De nombreux témoins l'ont vue planer au-dessus de Vancouver presque tous les soirs de cette semaine. On l'a aperçue pour la dernière fois vendredi soir, on la reverra peut-être ce soir, ou peut-être pas. La nuit dernière, l'objet mystérieux a été aperçu au nord de la ville ; il se dirigeait vers l'est. La boule de feu, ou l'aéronef pour certains l'appellent, a été observé de près. Il s'est approché très rapidement, a fait une pause en l'air, des lueurs colorées en ont jailli, puis il est reparti en direction du nord-est. Tantôt il ressemblait à une boule de feu, tant son éclat se ternissait et de petites étincelles jaillissaient de sa masse rougeoyante [Daily World de Vancouver, Canada].
L'équipage d'un navire près de la Norvège voit un ballon aérien [Bullard: Mystéries in the eye of the beholder, 1982, 226].
Les années 1898 et 1899 sont marquées par divers essais en France de dirigeables souples, utilisant des moteurs à explosion, par le Brésilien résidant alors en France Alberto Santos-Dumont, puis par les frères Lebaudy. En 1900, un industriel allemand, le comte Ferdinand von Zeppelin , réalise pour la première fois un grand dirigeable rigide sur le modèle de Spiess (128 m de long, 17 ballonnets de 11300 m3, deux nacelles motrices portant chacune un moteur de 15 ch, une nacelle pour pilote et passagers, vitesse 29 km/h).
En 1900 le prix Deustch de 50000 (100000?) francs, institué par le magnat du pétrole Henri Deutsch de La Meurthe, est promis à qui volera autour de la tour Eiffel, décollant et atterrissant sur le champ de Saint-Cloud, le tout en moins de 30 mn. Le concours est ouvert à partir du 1er Mai, et jusqu'au 1er Octobre 1903.
Le comte Ferdinand von Zeppelin commence la construction de son 1er dirigeable. Il vole pour la 1ère fois durant l'été, au-dessus du lac Constance à Friedrichshafen.
Il faut attendre 1 an, le 13 Juillet 1901 à 14 h 42, pour que Alberto Santos-Dumont pilote son dirigeable souple n° 6, long de 33 m et faisant 622 m3, autour de la Tour Eiffeil et retourne à son point de départ au bout de 29 mn et 30 s. Le prix Deutsch lui est adjugé le 19 Octobre.
Des BDs parlant des airships paraissent. Airship Man paraît ainsi, entre le 5 Mai 1902 et le 3 Octobre 1903, créé par C. W. Kahles. Le héros est Sandy Highflier, jeune inventeur anglais, parcourant le monde à bord d'une sorte de moteur de bateau installé à l'arrière d'un blimp, très semblable aux airships du héros Frank Reade, Jr.
En 1903, à Ham Common (Londres), des témoins voient un airship avec des lumières à l'avant et à l'arrière. Ils décrivent les pilotes comme étant "un Yankee et un Allemand".
En 1905 à Portland (Oregon), un objet "étrange" descend des hauts nuages et vient survoler la ville [UFO Roundup 4-36]. Le 2 Août à 1 h 30, J. A. Jackson, respectable citoyen de Silshee (Californie), se rend dans ses "commodités extérieures" lorsqu'il voit une lumière très brillante dans le ciel. Elle semble être rattachée à un "vaisseau aérien" de 20 m doté d'ailes. La mystérieuse machine paraissait mue par ses seules ailes, elle montait et descendait au rythme des battements d'ailes comme un oiseau gigantesque [Brawley News du 4 Août]. D'autres habitants de la région assurent avoir vu la même chose.
D'autres records arrivent, comme le franchissement des Alpes par le Zeppelin 4 rigide. Mais ce sont aussi les premiers accidents graves et mortels qui sont enregistrés (explosion du Pax, du Brésilien Augusto Severo, au-dessus de Paris, écrasement au sol du République, du Français Paul Lebaudy).
En 1909, l'armée allemande met en service deux Zeppelins bombardiers.
Le 4 Mars 1909 à 20 h 25, à Lambourne (Berkshire), un grand dirigeable en forme de torpille est aperçu par un dénommé Charles Maberly au-dessus de la ville. L'engin, qui vole à une altitude estimée à 60 m environ, se dirige vers l'Ouest et est équipé d'un projecteur. Une fois le dirigeable hors de vue, le témoin entend dans le ciel 3 explosions à intervalles réguliers [London Evening News du 18 mai 1909].
La série de BD Airship Boys est créée par H.L. Sayler, commençant par La quête du trésor Aztec cette année-là, suivi de 7 autres histoires. Les Airship Boys sont Ned Napier et Alan Hope, un duo de génies de Chicago. Ils battent des records de vitesse et de durée, volant de New York à Londres sans escale. Leurs airships sont au début des dirigeables, puis deviennent des appareils à base de moteurs à explosion contrôlés à gaz, et un moteur fonctionnant à "l'éther sulfurique" capable d'atteindre de hautes altitudes et 800 miles/h.
Le 22 Mars à Peterborough (Northamptonshire), une certaine Miss Gill ainsi que 2 autres personnes qui reviennent du théatre aperçoivent un objet sombre avec une lumière survolant la ville. Le lendemain, observation d'un aéronef. Un policier du nom de P. C. Keetle témoigne : J'étais de service dans Cromwell Road et je sortais de Cobden Street pour arriver dans cette rue, quand j'ai entendu ce que j'ai d'abord pris pour une automobile à environ 400 m de moi. Je descendis Cromwell Road, m'attendant à voir les phares d'une auto, mais rien de tel ne se produisit. Pourtant, j'entendais toujours le bourdonnement régulier d'un puissant moteur, quand soudain je fus frappé par le fait que ce son venait non pas de la route mais d'au-dessus de celle-ci ! Je levais les yeux et mon regard fut alors attiré par une puissante lumière qui devait se trouver à environ 350 m au-dessus du sol. Un corps sombre se découpait sur fond d'étoiles (...) de forme plutôt étroite et oblongue (...). Il se déplaçait à très grande vitesse et, alors que je le suivais des yeux, les bruit des moteurs diminua peu à peu. L'engin disparut en direction du Nord-Est. En tout, je dirais que j'ai pu le voir pendant environ 3 mn.
Le 7 Mai à 22 h 30, un grand aéronef en forme de "saucisse" est aperçu à Clacton-on-Sea (Essex) avant de disparaître vers le Nord-Est.
Le 8 Mai l'épouse du témoin, Egerton S. Free, découvre dans la zone survolée par le mystérieux dirigeable une sorte de roue métallique entourée de caoutchouc sur le côté de laquelle est inscrit Muller Fabrik Bremen. On accuse alors les allemands d'espionner le pays à l'aide de leurs déjà fameux zeppelins. On s'avisera seulement plus tard qu'il s'agissait là d'une cible couramment utilisée par la Royal Navy. De plus, cette idée ne tient pas debout en raison du soin pris par les pseudo-dirigeables à se montrer, à faire du bruit et à voler à basse altitude. Le 12 Mai une observation similaire à Terrington March (Norfolk) où sont entendus des cliquetis et sifflements.
Le 14 Mai en mer du Nord, au large de Blyth dans le Northumberland, les marins du navire norvégien St. Olaf voient un immense dirigeable équipé de 5 projecteurs flotter au-dessus de leur bateau et l'éclairer comme en plein jour. Un peu plus tard, l'engin abandonne le St. Olaf pour répéter sa manoeuvre non loin de là au-dessus d'un autre navire, avant de disparaître à toute allure vers le Sud [déclaration du capitaine Egenes]. Le 18 Mai, observation similaire à Caerphilly Mountain (près de Cardiff) où est entendu un bruit terrible de machinerie. Le lendemain, encore une observation similaire à Cardiff où est entendu un bruit de roues mécaniques.
Le 21 Mai : La Grande-Bretagne Envahie ! Des aéronefs dans l'East Anglia, au Pays de Galles et dans les Midlands. Norwich et Southend n'en mènent pas large. La flotte aérienne qui est en train d'envahir l'Angleterre a été très active dans la nuit de vendredi. Nous avançons le mot "flotte" car, d'après nos correspondants, il semble y avoir non une, mais bien plusieurs machines mystérieuses en forme de cigare, avec des lumières clignotantes et des mécanismes vrombissants. Mercredi soir, on a pu les observer en des endroits aussi différents que Southend-on-Sea, Birmingham et Norwich. [East Anglian Daily Times].
En Juin, alors qu'il déambule sur le pont d'un paquebot de la compagnie East Danish, le Bintang, le capitaine Gabe aperçoit à travers le détroit de Malacca une sphère de lumières mouvantes, située au-dessous du niveau de la mer. De long bras paraissent décrire des cercles en partant d'un même centre : celui-ci était si grand qu'on n'en voyait qu'une partie, l'autre étant dissimulée par l'horizon. Le capitaine Gabe s'assure alors que ces lumières ne peuvent avoir d'autre source que la mer. Le Bintang lui-même ne peut dégager une telle luminosité et, surtout, les bras en raies de lumière sont trop longs et leur origine à l'opposé du bâtiment. Bientôt, l'immense sphère s'approche lentement du paquebot, en s'atténuant et en s'évanouissant dans les eaux.
Le 16 Juin à 4 h 10, un bolide de forme allongée et aux extrémités tronquées survole en émettant une vive lumière la ville de Dong Hoi (Viêt-nam du Nord) suivant une trajectoire d'Ouest en Est. La présence d'une forte source lumineuse incite à penser qu'il s'agit là d'un faux dirigeable plutôt que d'un ovni de forme cylindrique standard [M. Beljonne, observatoire de Phu-Lien, repris dans L'Astronomie, 1909, pp. 519-520].
En Juillet, La Nouvelle-Zélande subit une vague d'observations similaires à celles survenues en Angleterre le mois précédent. A cette époque, aucun vol de dirigeable n'a encore eu lieu dans cette partie du monde aux antipodes des îles britanniques.
Le Samedi 23 Juillet à 12 h, Mrs Russel, une institutrice accompagnant un groupe d'enfants à Kelso (Sud de la Nouvelle-Zélande), voit soudain une sorte d'éclair de noirceur filer au-dessus de la colline sur la gauche et se diriger apparemment droit sur elle. Puis il obliqua soudain et fit un écart au-dessus des arbres et disparaît hors de sa vue. Elle ressentit une peur intense lorsqu'elle le vit. On aurait dit un bateau de couleur noire. Elle ne le vit que quelques minutes. A son arrivée, il se déplaçait à grande vitesse mais lorsqu'il vira de bord, il perdit de l'altitude et ralentit quelque peu. [The Evening Star, 30 juillet 1909].
Le Mardi 27 juillet : Quelques jeunes garçons étaient en train de jouer sur la plage à Kaka Point, [quand ils] virent un énorme objet lumineux se déplaçant dans les airs. Il semblait sur le point de se poser... Les garçons, pensant qu'il était attiré par leur lanterne, la laissèrent sur la plage. La vaisseau plana alors autour des rochers de la vieille base nautique et arriva presqu'à leur niveau. Il disparut peu après. Selon eux, c'était aussi gros qu'une maison. [Clutha Leader de Balclutha, South Island, Nouvelle-Zélande]. Un journaliste du Daily Times se rend même à Kelso pour rencontrer les témoins : On a interrogé séparément tous les élèves qui ont vu le vaisseau et on leur a demandé de dessiner ce qu'ils avaient vu. Le degré de ressemblance entre les 6 dessins était tout simplement extraordinaire.
Le Jeudi 29 juillet on dénombre pas moins de 6 observations marquantes en Nouvelle-Zélande entre 12 h et 0 h. 3 d'entre elles évoquent des "cigares" volants ou des aéronefs, tous équipés de projecteurs, de phares ou de lumières colorées. Une autre, faite par des habitants de Mount Rochefort et de Christchurch, concerne un ovni en forme de "cône". Quand aux 2 dernières observations, elles se rapportent à des lumières dont le comportement aérien défie les lois naturelles.
Un objet en forme de cigare apparaît à plusieurs reprises au-dessus de Dunedin et de plus petites villes le long de la côte d'Otago de South Island (Nouvelle-Zélande) [UFO Roundup 4-36].
Le Vendredi 30 juillet à 5 h, 2 hommes qui travaillent dans la vallée de Waikaka, à quelques km au Nord de la ville de Gore (Sud de la Nouvelle-Zélande), aperçoivent soudain un objet volant inconnu en forme de coque de bateau plutôt étroire, avec un projecteur à chacune de ses extrémités. Il perd de l'altitude et va tourner au-dessus de la rivière pendant plusieurs mn. Ce qui est remarquable selon les témoins, c'est l'étrangeté de ses manoeuvres : l'airship semble capable de freiner et d'accélérer brusquement, un peu comme une mouche, selon l'expression de F. Green, l'un des 2 témoins. Ceux-ci affirment par ailleurs avoir entrevu des silhouettes de 2 personnes à bord.
En Août, les airships se déplacent du Sud au Nord de l'archipel, où ils se manifestent.
Le 3 Août, Il (le témoin) chevauchait près du champ de courses (de Waipawa) lorsque son cheval devint rétif. Il découvrit que la cause de ce comportement était la présence d'un gros engin en forme de torpille qui le survolait. L'aéronef, affirma-t-il, était peint en gris et 3 personnes étaient visibiles à son bord. L'une d'elles lui cria quelque chose dans une langue inconnue. Le vaisseau monta à une grande altitude, alluma des lumières à sa proue et à sa poupe puis, après avoir décrit un cercle, disparut derrière une colline. La même nuit, un autre habitant vit un engin en forme de bateau en altitude qui émettait un bourdonnement puissant [Hawkes Bay Herald, 6 août 1909].
Entre les 5 et 8 Août, observation d'une lumière au-dessus de Goulburn (Nouvelle-Galles-du-Sud, Australie), de couleur bleue et effectuant des va-et-vients dans la nuit.
Le 9 Août, les observations cessent brusquement en Nouvelle-Zélande.
Le 13 Août à 23 h, à Glen Innes, des témoins peuvent suivre à la jumelle l'évolution d'un ovni ressemblant à un toit retourné dont la partie inférieure aurait été allumée, et qui dirige un rayon vers le sol.
En Septembre le phénomène réapparait en Nouvelle-Zélande pour quelques apparitions, puis disparait complétement.
Le 1er Septembre à 16 h 30 : Un objet ressemblant à un aéronef a été observé au-dessus de Gore vers 16 h 30. Il se déplaçait en ondulant (sic) en direction de Tapanui Hills et disparut graduellement à l'horizon au-dessus de Kelso. Les témoins sont 2 personnes bien connues de Gore et leur récit est authentique. Ils décrivirent l'objet comme un cigare avec une sorte de véhicule qui lui était attaché, mais furent incapables de voir ses occupants. Il resta visible prendant quelques mn avant de disparaître à une vitesse élevée. D'autres habitants de la ville observèrent également le curieux engin. Entre 17 h 45 et 18 h, on le vit aussi au-dessus des collines à l'Est d'Otaraia [The New Zealand Herald, 10 septembre 1909].
Le 22 Décembre, 6 ans après Kitty Hawk, des journaux de New York à Chicago sont stupéfaits pas des rapports provenant du pays entier concernant un immense aéronef volant au travers du pays et observé par des milliers de personnes. Il s'est écrasé à l'Ouest de Chicago, mais ne fut jamais retrouvé. L'histoire fait la une des nouvelles nationales dans les principaux journaux du pays.
Le 24 Décembre, Wallace Tillinghast, un habitant de Worcester (Massachussets) décide de faire un coup publicitaire en tirant profit de l'événement. Vice-président d'une usine, il déclare avoir construit un monoplan, fonctionnant à l'essence, capable de le transporter, lui et 2 mécaniciens. Le repaire du vaisseau mystère aurait été enfin découvert ! 14 hommes travaillant pour Paul Morgan, de la Morgan Construction Company de Worcester, étaient attelés à une tâche secrète... il y a 2 ans, Morgan a payé 15000 $ l'aéroplane d'un aviateur suédois. C'est probablement cette machine, perfectionnée avec l'aide de Tilinghast, que l'on a pu voir survolant la Nouvelle-Angleterre. [Wilimantic Chronicle du Connecticut]. Mais d'autres journaux se montrent plus sceptiques.
En 1912, suite à la vague d'observations des airships mystérieux, Churchill lance la première enquête gouvernementale sur les ovnis [Mysterious Britain].
Cette année-là est créée la coupe Gordon-Bennet (record de distance en dirigeable) ; la première compétition est remportée par le Français Bienaimé avec un parcours de 2191 km entre Stuttgart et la région de Moscou. La guerre suspend la compétition pacifique, mais les dirigeables militaires allemands battent des records d'altitude : 3125 m en 1914, 5900 m en 1917. Le record d'altitude absolu a été battu involontairement par un Zeppelin allemand qui, pour échapper à la DCA britannique, monta à 7600 m. En 1919 eut lieu la première traversée aller-retour de l'Atlantique par le major britannique George Scott , avec un dirigeable rigide de 203 m de longueur, à 19 ballonnets de 55000 m3. La coupe Gordon-Bennet reprit en 1920 et se poursuivit jusqu'en 1938.
Le développement des dirigeables fut hélas jalonné de catastrophes spectaculaires : en 1921, le prototype rigide français R38, destiné à la Marine militaire, se coupe en deux au cours d'un vol d'essai effectué avec des officiers américains et britanniques, en raison de virages trop serrés, et l'hydrogène explose (44 morts, 5 rescapés). À la suite de cette catastrophe, la Marine militaire américaine décida de ne plus gonfler ses dirigeables qu'à l'hélium . Mais l'Europe ne disposait pas d'hélium : en 1923, un dirigeable français est foudroyé au départ de la coupe Gordon-Bennet et le plus grand Zeppelin existant (226 m), cédé à la France au titre des réparations et rebaptisé Dixmude, bat le record de distance sans escale (9 000 km) puis disparaît corps et biens en Méditerranée, sans aucune explication. En 1925, a lieu le plus étonnant des accidents : collision, près de Boulogne-sur-Mer, d'un dirigeable engagé dans la coupe Gordon-Bennet et d'un train. Tous ces accidents n'empêchent pas la création de la première liaison commerciale transatlantique, en 1927, par le Graf Zeppelin, entre Friedrichshafen en Allemagne et Lakehurst aux États-Unis (New-Jersey). Le colonel italien Humberto Nobile , survole le pôle Nord en 1926, mais s'écrase sur la banquise lors d'une deuxième tentative en 1928. En 1930, un dirigeable commercial anglais, en route pour l'Inde, s'écrase en France près de Beauvais (48 morts). En 1935, une tempête détourne plusieurs dirigeables engagés dans la coupe Gordon-Bennet, au départ de Varsovie, vers la Russie, où ils se posent sans trop de dégâts ; mais il fallut 15 jours pour les retrouver. En 1937, le dirigeable de prestige du Troisième Reich allemand, le Hindenburg , s'enflamme à Lakehurst, lors de sa prise de contact avec le mât d'amarrage, et s'écrase au sol (36 morts et 62 survivants). Cela n'empêcha pas l'Allemagne de construire le plus grand dirigeable du monde, le Graf Zeppelin II (245 m, 200000 m3), dont le vol inaugural eut lieu quelques jours après le début de la 2nde guerre mondiale, et qui ne servit jamais à rien. La dernière catastrophe en date est celle d'un dirigeable souple de la Marine américaine, en juin 1960. Le concept de dirigeable, totalement abandonné en matière de transport de passagers ainsi que dans ses applications militaires, représente sans doute le plus rare et le plus complet échec d'une filière technique, dans toute l'histoire de l'humanité.
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